Appel à la dignité

Publié le par Rabelais

Le premier mot que j’ai vu en entrant dans la chambre de réflexions, il y a plus de 20 ans, c’était « vigilance. Mais la FM m’a appris à lâcher prise, en totale confiance, en ouvrant mon cœur aux autres : une expérience fabuleuse. Et pendant des années, j’ai maçonné en toute confiance, avec bonheur, au milieu de frères. Je me souviens de ce temps béni où tous les week-ends était organisé un repas entre frangins, à la bonne franquette, chez l’un ou l’autre, en famille ; des journées de véritable fraternité, chacun disponible pour les autres.

Un dimanche, au cours d’un pique-nique, un frère que je connaissais pour l’avoir rencontré quelques semaines auparavant à l’occasion d’une brasucade, avait appris à ma fille à plonger, avant de me donner, au bord de la piscine, un mémorable récit de l’histoire de la FM, et en particulier de son rite de prédilection. J’ai revu ensuite ce frère à maintes reprises, nous avons sympathisé, il est venu plusieurs fois à la maison avec sa compagne, et nous avons longuement échangé, en short ou maillot, à l’ombre de parasols ou en jouant des parties de pétanque mémorables. Là où il était le moins brillant, c’était pour les barbecues… la cuisson des brochettes, c’était pas son truc ! Mais pour m’ouvrir l’esprit à la réflexion symbolique, pour être chaleureux et fraternel… il n’avait pas son pareil.

Le temps est passé, dans l’insouciance du bonheur partagé avec des frères, si différents et pourtant si semblables quelque part.

Un jour, à l’occasion d’une tenue provinciale –c’était la première fois de ma vie que je voyais ce genre de fête-, j’ai découvert mon ami à l’Orient ! J’ai appris qu’il était ancien Grand Maître Provincial, Grand Officier National, et tout un tas de titres ou fonctions, dans tout un tas de systèmes que je ne connaissais que de noms.

 

C’était l’heureux temps béni de la fraternité. Ça a duré, certes, mais comme toujours, on ne reconnaît le bonheur… que lorsqu’il n’est plus là.

Quelques années après mon entrée en FM, tout a basculé, mais ce n’est que grâce à vous, Monsieur F. S., que j’ai pris récemment conscience de l’importance de ce bouleversement, et cela, il faut rendre à César…, c’est bien grâce à vous.
La ‘province’ était loin, elle s’est rapprochée, puis pire, une  nouvelle province a été créée, ici.. ! La catastrophe. L’arrivée des ambitions, des manipulations,  des honneurs, des médailles, des dorures, des petites gens, qui, comme le dit Claude Frisoni, sont soucieux d’étiquette, au contraire des grands hommes qui eux sont soucieux d’éthique.
La FM que nous vivions a radicalement changée en bien peu de temps.
Encouragés les orgueilleux, et alors même que nos nouveaux ‘gouvernants’ donnaient tort aux maximes de la chambre des réflexions (« si tu crains d’être éclairé sur tes défauts… », « si tu tiens aux distinctions humaines… », « si tu es capable de dissimulation… »), ils donnaient raison en revanche à d’autres enseignements de notre maçonnerie, qui enseigne que les trois passions funestes qui ont tué le maçon, ce sont l’orgueil, l’envie, et l’avarice.

Monsieur F.S., nous avons oublié que le premier mot que nous enseigne la maçonnerie, c’est la vigilance.

Monsieur F.S., à cause de cet oubli, parce que nous avons ouvert notre cœur plus que notre attention, la GLNF est aujourd’hui au bord de l’explosion.

 

A quelque chose malheur est bon : nous savons à présent à quels excès peuvent nous conduire l’oubli de nos devoirs, l’excès de confiance, le manque de vigilance.

 

Monsieur F.S., les évènements les plus récents, m’ont donné une nouvelle leçon de réalisme : je sais à présent exactement que penser de la bien trop sourde et muette GLU d’Angleterre, qui confère parait-il la régularité par la reconnaissance !

 

 

Pensez ! Vos agissements, et ceux de vos prédécesseurs, éclatent au grand jour. Nous voyons qui vous êtes réellement, nous découvrons à quel point notre confiance aveugle a été mise à mal et abusée. Récemment, vos « Brèves », indignes d’être « de comptoir », nous ont jeté au visage l’indignité de vos ambitions personnelles, la médiocrité de votre morale, le manque de respect d’autrui qui vous aveugle. Orgueil, envie et avarice…

 

Nous vous savions orgueilleux, vous nous l’avez prouvé à maintes reprises.

Nous savions que pour devenir GM, il faut en avoir grande, grande, très grande envie.

Nous lisons vos dernières déclarations, et comprenons qu’il y a sans aucun doute derrière tout cela, avarice et cupidité, sans aucun doute des « magouilles » comme diraient les profanes, et le silence complice de vos prédécesseurs nous incline à penser inévitablement à d’autres raisons de s’accrocher envers et contre tout...

Le mal est contagieux. Je me suis souvenu tout à l’heure du bon vieux temps de l’insouciance, puis de l’arrivée de la province et de l’éclat fugitif et fugace des dorures des tabliers bleuis qui nous ont aveuglés, voici à présent venu le temps de la honte.

Nous pourrions faire avec… après tout vous êtes seul et loin, dans cette tour d’ivoire qu’est votre orgueil, dont vous êtes seul prisonnier.

Nous pourrions vous laisser vous agiter, de toutes façons vous n’êtes plus aujourd’hui qu’un ersatz de GM qui n’a plus autorité que sur des laquais ou petits marquis.

Après tout, vos prédécesseurs, pourtant vos semblables, n’ont pas soulevé un tel mouvement de rejet, un tel tollé quasi général.

J’ai cherché à comprendre ce qui a changé, ce qui pousse les frères de la GLNF à crier comme un seul homme « ça suffit !» au son de la Marseillaise.

Je crois que ce qui a changé, c’est que vous avez médiatisé la médiocrité de votre petitesse.
Vous avez violé tous vos serments, allant jusqu’à faire entrer les caméras de télévision dans le Temple.
Et de plus, et surtout, vous êtes contagieux.

Et la contagion est violente, la dérive est à présent descendue au niveau des loges !
Un ancien frère, vénérable maître élu, honnête et entier, a du démissionner il y a quelques mois, car insulté et calomnié par un « frère » perturbateur et instable, il s’est vu retourner une condescendante fin de non recevoir de son GMP à qui il demandait de faire cesser cette agitation. Il y quelques années encore, jamais ce perturbateur ne serait rentré à la GLNF. Blackboulé dans d’autres obédiences en raison de ses condamnations par la justice civile, ce monsieur a atterri ‘chez nous’ grâce à des complicités malsaines qui ont ‘oublier’ son lourd passé judiciaire et ses condamnations. Avant vous, avant la mise en place de votre système de gouvernance, avant tout ce que vous représentez, et que vous montrer à la face de tous, tout ce que vous avez introduit dans notre bonne vieille GLNF, tout ceci n’aurait jamais pu arriver.

 

Monsieur FS., comprenez ceci : la contagion a gagné les loges, il n’est donc plus possible pour les frères de fermer les yeux. Plus possible de supporter ce qui est devenu insupportable. Nous voulons pouvoir faire de la maçonnerie, et ceci n’est plus envisageable depuis votre arrivée.

Oserai-je faire appel à quelque sentiment de dignité chez vous ? Pourquoi pas.

Alors, qui ne tente rien n’a rien :

Monsieur FS, et si vous acceptiez de retourner sur les colonnes dans l’honneur, et si vous acceptiez de (re)devenir un « Frère » digne de ce nom ? 

 

Signé Furax

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P
<br /> Merci mon Frère d'écrire ce que nous sommes très nombreux à penser. Notre déception n'a d'égal que l'espoir que nous avions mis dans notre GLNF. Comme toi, il ne me serait jamais venu à l'idée de<br /> douter ne serait-ce qu'un instant de l'honnêté morale de nos Frères qui étaient en responsabilités. Aujourd'hui, j'ai honte et je pense que lorsque nous connaîtrons toute la vérité, si nous la<br /> connaisssons un jour, nous allons encore tomber de haut.3B<br /> <br /> <br />
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